Fabien Noirot.
Ultra basse température.
"L’esmail" froid du XVIᵉ siècle réactivé.
Mythologie personnelle
Fabien Noirot, Avignonnais, vit et travaille en Île-de-France.
Plasticien et docteur en histoire de l’art, il explore un trouble dans la matière : un esmail froid du XVIᵉ siècle, mentionné dans quelques manuscrits techniques — jamais vraiment formulé, jamais vraiment reproduit.
Ni émail au feu, ni cire, ni vernis : cette matière instable, appliquée à froid, oscille entre sculpture, peinture et alchimie. Elle prolonge ses recherches universitaires sur l’insculpture intraduisible de Bernard Palissy.
Il ne l’invente pas : il le poursuit.
À la manière de Duchamp, les recettes deviennent l’espace d’un désir — un territoire de possibles, de glissements, d’écarts.
Comme les céramistes conservant leurs tessons d’essai, il compose une bibliothèque impossible — fragments de mémoire matérielle, essais de couleurs, transferts d’images.
Chaque œuvre devient une tentative de réactivation : un savoir, un geste, une émotion, liée à une mythologie personnelle.
Son approche croise la pensée de Joseph Beuys ou Giuseppe Penone, autant que la reconstruction historique de Pamela Smith, à laquelle il contribue, ou les réflexions de Georges Didi-Huberman sur l’anachronisme actif.
Lire sa thèse sur HAL : Le moulage sur nature « retouché » (2022)
